Les œuvres regroupées dans ce dernier chapitre sont parmi les plus caractéristiques et les plus intéressantes du musicien-poète Reynaldo Hahn.
On a déjà remarqué la polyvalence de ses goûts esthétiques et surtout la primauté qu'il accorde à la littérature ; il écrit à
Édouard Risler : " Tu aimes la musique par-dessus tout et je regrette de tout mon cour de n'être pas comme toi. Il y a bien des choses que j'aime autant, je n'ose pas dire plus que la musique, et je rougis de mon aveu ; j'aime l'art dans son ensemble, dans la vision de tous les arts réunis. (1)
Son amour de la littérature le pousse à une profonde admiration de
Schumann dont il écrit : " Quelle âme prodigieusement littéraire est la sienne ! Pour moi qu'obsède la réunion de la littérature et de la musique, une telle qualité est capitale. " (2)
Ces quelques citations mettent en relief l'importance de l'élément extra-musical dans l'œuvre de Reynaldo ; elles expliquent également la supériorité des compositions ayant un support littéraire (mélodies, opéras, comédies musicales, ballets, poèmes pour piano... sur les autres qui font souvent preuve d'une invention moins originale (concertos, certaines pièces de musique de chambre telle la "Sarabande et thème varié" pour clarinette et piano).  

Le voyage est une autre constante chez Reynaldo qui écrit : " Si je n'avais voué tant d'heures à la composition, il m'aurait semblé avoir passé mon existence à voyager. J'aime tout ce qui change autour de moi, tout en me laissant ‑ hélas ! ‑ pareil à moi-même. " (3)
Le "Rossignol éperdu" nous offre des souvenirs de toutes les beautés qu'il a découvertes, éparses dans le vaste monde : charme des soirées orientales, richesse des musées italiens ou majesté des cathédrales romanes.  

Les œuvres mentionnées dans ce chapitre s'échelonnent entre la dix-septième année et la trente-cinquième année du compositeur, c'est dire la distance qui sépare l'anodin " Au clair de lune " des dernières pièces du " Rossignol éperdu ".

1- Au clair de lune, conte en musique (1891)

2- Portraits de peintres, pièces pour piano d'après les poèmes de Marcel Proust (1894)

3- Le Rossignol éperdu, poèmes - 53 numéros - (1899-1910)


(1)  Bernard Gavoty : op. cit. p. 129
(2) ibid. P. 135
(3) ibid. p. 222

 


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