Curieux de tout, Reynaldo Hahn s'est adonné à la composition avec un éclectisme dont témoigne la singulière diversité des genres abordés au fil de six décennies. :

  • Le piano appartient à l’univers familier de Reynaldo Hahn depuis sa plus tendre enfance : son talent de jeune prodige ne tarde pas à conquérir les salons. Les œuvres confiées au piano, l’instrument-confident du compositeur, s'échelonnent entre 1883 – L'Inspiration, son premier opus édité – et 1927, date à laquelle paraissent Deux études très virtuoses. Longtemps négligé, ce corpus pianistique, fort d’environ 120 pièces, connaît un regain de faveur auprès des interprètes de notre temps (en particulier le Rossignol éperdu) ; sont également redécouverts les recueils pour piano à quatre mains et pour deux pianos.
 
  • la musique de chambre occupe une place importante dans l'œuvre de Reynaldo Hahn. Du Nocturne pour violon et piano de 1905 au grand Quintette pour piano et cordes de 1923, il écrit pour les formations les plus variées – sans oublier le quatuor à cordes, auquel il consacre dans les années 40 deux partitions venant couronner son parcours de chambriste.
 
  • L’écriture pour orchestre ne semble pas avoir exercé un attrait irrépressible sur Reynaldo Hahn : son inspiration de musicien essentiellement littéraire devait le détourner de la musique pure. Son catalogue recèle cependant trois œuvres intéressantes, très différentes les unes des autres, dont la composition se situe entre 1897 et 1937.
 
  • Musique concertante – Durant l’entre-deux guerres, Reynaldo écrit deux concertos qui abondent en séductions : destiné au violon, le premier connaît un succès indéniable lors de sa création aux Concerts Colonne en février 1928 ; trois ans plus tard le Concerto pour piano est dédié à son amie Magda Tagliaferro, l’une des grandes concertistes du temps, qui fait acclamer l’oeuvre à plusieurs reprises durant la décennie.
 
  • Les mélodies représentent une part essentielle de la production reynaldienne entre 1893 et 1916. Dès l’âge de douze ans, son talent musical éclot au contact de la poésie, pour lequel il éprouvera toute sa vie une véritable passion : extraite des Contemplations de Hugo, Si mes vers avaient des ailes ouvre la voie – suivent près de 120 mélodies regroupées sous forme de cycles comme les Chansons Grises et les Feuilles blessées , ou bien dans deux recueils publiés respectivement en 1896 et1922 par l’éditeur Heugel.
 
 
 
  • Opéras – L’art lyrique a marqué de son empreinte toute la carrière du compositeur, ce qui ne saurait surprendre s’agissant de l’élève préféré de Massenet. Reynaldo Hahn n’a que dix-huit ans lorsqu’il écrit L'ïle du rêve, idylle polynésienne inspirée du roman de Pierre Loti ; sa comédie lyrique Le Oui des jeunes filles connaît une création posthume en 1949 avant de tomber dans l’oubli – une scène française gagnerait à la ressusciter. Entre-temps, Hahn a enrichi le genre d’un authentique chef- d’oeuvre : Le Marchand de Venise se hisse à la hauteur du modèle shakespearien.
 
  • Opérettes Ciboulette constitue la première incursion de Reynaldo Hahn dans le domaine léger : il a presque cinquante ans. Accueilli triomphalement lors de sa création, cet ouvrage demeure l’une des partitions les plus célèbres de son auteur. Fort de cet incontestable succès, il poursuit dans la même veine, avec des bonheurs divers, en s’associant notamment à Sacha Guitry pour offrir au public des comédies musicales telles que O mon bel inconnu ou Mozart.
 
  • Musiques de scène – Fervent amateur de théâtre dès son adolescence, Reynaldo collabore très tôt avec les plus importants auteurs dramatiques de son époque. Sa première partition pour la scène, conçue à l’âge de 16 ans, orne une pièce d’Alphonse Daudet, L’Obstacle. Suivront de nombreuses pages, écrites souvent pour les représentations de sa grand amie Sarah Bernhardt, comme en témoignent Esther et Lucrèce Borgia.
 
  • Ballets – Deux œuvres importantes figurent dans cette catégorie. Composée en 1910 pour l’Opéra de Paris, La Fête chez Thérèse s’attire les louanges de Gabriel Fauré, qui apprécie aussi bien la veine spirituelle déployée par son jeune collègue que le charme et le raffinement insufflés au pastiche des fêtes galantes dans le 2 e Tableau. Commandé par Diaghilev pour les Ballets Russes, Le Dieu bleu (sur un argument de Jean Cocteau) divise les spectateurs. Espérons qu’un orchestre redonne vie à cette partition oubliée !
 
  • Autres œuvres – Cette dernière section réunit des œuvres de nature très diverse : la mélodie pour le « Carillon Reynaldo Hahn » de la manufacture de Saint-Etienne y côtoie une Vocalise-Étude pour le recueil de Hettich, l’unique musique de film de l’auteur ou bien toutes sortes d’inédits, qu’il s’agisse de partitions inachevées ou perdues.
 

 

 

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