Marcel Proust
Lettres à Reynaldo Hahn
[Le 2 ou le 3 novembre 1911] 1
Petit Bi gni guls
Je remercie beaucoup. Je ne vous henswoie pas harsgent parce que ne sais pas et pas et me direz et hensverrai aussitôt prix et prix 2.
J'ai été malade mais plus pas trop mal et brouillard 3.
Traboulez genstiment et traboulez à vos petites danses 4 puisque [ ] 5 s'y plaît Bensonges.
A bientôt mais ne vous désrangez donc pas. Vous êtes trop buncht pour Bir ni guls.
Hasdieu hasdieu!
1. Communication M. Marc Lolié. Ce billet suit celles du même au même où Proust demande le prix du chien du destinataire afin de le rembourser (note 2 ci-après). L'allusion au " brouillard " semble situer ce billet vers le 2 ou le 3 novembre 1911 : voir la note 3.
2. Proust n'envoie pas l'argent pour le chien Zadig tant qu'il ignore le prix qu'on l'a payé. Cf. ci-dessus, les lettres 153 et 165.
3. Il s'agit apparemment du brouillard assez épais qui sévit à Paris le jeudi 2 novembre 1911 (voir Le Figaro du 3, page 1). A l'exception d'un léger brouillard le 15 du mois, il n'y en eut plus avant les 28 et 29, période où il y eut un brouillard intense.
4. Il semble être question de la musique que le destinataire composa pour Nijinsky sur le ballet de Cocteau et Frédéric de Madrazo, Le Dieu bleu. On en avait donné une première représentation à Saint-Pétersbourg au mois de février. Mais la première représentation à Paris devait avoir lieu au Châtelet le 13 mai 1912. Cf. la note 15 de la lettre 121 du même au même ci-dessus. - Il est possible cependant qu'il s'agisse de la suite de valses pour deux pianos que Hahn acheva en 1915 sous le titre Le Ruban dénoué.
5. Ms : nous lisons : Rypris [?].