Robert de Montesquiou

Le Chancelier de Fleurs

DOUZE STATIONS D'AMITIE



X

 

CHAPITRE DIXIÈME


LE CORTÈGE


 

Quam autem civitati carus fuerit

 mœrore funeris indicatum est.

De Amicitià.

 

 

Je sais que je vais commettre une action singulière.

Quelques-uns me blâmeront, je n'en doute pas. J'ai l'habitude d'être blâmé.

La critique de ceux qui me sont indifférents, me sera indifférente. Déplaire à ceux qui m'ont été bons, m'affligerait fort.

Néanmoins, si cet accident m'arrivait, il me trouverait préparé. Ma supérieure volonté est d'honorer Celui qui n'est plus. J'obéis à des lois suprêmes.

Je ne fais aucune difficulté de l'avouer, je n'oublie pas que je n'ai pas été à la hauteur du gentleman qui m'indiquait la réserve ; par conséquent, il est à craindre que je ne sois pas au niveau de celui qui me reprocherait l'indiscrétion, voire l'indélicatesse. J'en prends mon parti ; je ne sais pas vivre, du moins comme l'entendent certains.

- Seulement, peut-être bien que je sais mourir.

Comme, cette magnanime Antigone que Barrès vient de rajeunir avec beauté, je répète avec obstination : "  J'ai plus longtemps à plaire aux morts qu'aux vivants ". - J'ensevelis Celui qui m'est cher.

Pour expliquer le deuil ordinaire de nos costumes, Baudelaire a écrit : " Nous célébrons tous quelque enterrement. " - Cette heure est venue pour moi. On n'en célèbre qu'un, vraiment, dans sa vie.

La question qui se pose à mes yeux, est celle-ci : un ami, entre tous parfait, m'a donné ses jours. Sans nul doute, (je ne veux pas le savoir, cela m'importe peu), plusieurs, qui feraient plus sagement de regarder en eux-mêmes, l'auront jugé légèrement - ou lourdement - sur ce propos, ou sur d'autres. Ce qui m'importe, c'est qu'on sache, une fois, aujourd'hui discrètement (puisque ce livre n'est pas publié), plus tard, plus amplement, quand tous, comme Celui qui en fait le sujet, nous serons devenus des mythes - qu'on sache que son deuil fut célébré par bien des notables de son temps, en termes éloquents, en généreuses pensées.

Bien peu de ceux qui auraient pu se croire permis de jeter sur cet étranger un regard sans bienveillance, seraient en mesure, quand leur temps viendra, de payer au Juge des Enfers, un tel tribut d'adieux funéraires.

Ils passent, par moi, c'est entendu, pour lui parvenir. Je me permets de penser que ce n'est pas en diminuer le prix, en amoindrir l'hommage ; et je nie charge de les transmettre à son Ombre.

Donc, ces paroles, ces sentiments, il me plaît qu'ils soient connus. Ils sont à moi ; on me les a donnés, j'en fais ce qu'il me convient. Nul n'a fait mystère de me les écrire. Si je les cite, c'est que je les trouve beaux, c'est que je crois, moi-même, digne d'eux, de les associer à ma lamentation.

Puissent penser comme moi ceux qui retrouveront leur nom dans ce défilé, et qui entendront l'écho de leur voix leur revenir du fond d'une crypte !

J'observe l'ordre alphabétique (1). Je fais exception pour une seule lettre, que je cite la première, parce qu'elle présente, d'émouvante façon, le thème que les autres vont commenter :

Nous avons tant de peine à nous habituer aux possibilités douloureuses, que la nouvelle qu'on m'a apportée de vous, hier au soir, fut aussi inattendue que pénible.

Même à présent, il m'est difficile de croire que la vie ait pu quitter un être aussi animé de charme et de bonté ! - Qu'il soit mort, me semble la plus brutale des anomalies. Je le revois, comme il y a quelques dimanches, patient et courtois pour ceux qui s'empressaient autour de lui, et le questionnaient, avec cet intérêt, toujours un peu cruel, dont les bien portants fatiguent les malades. Et je souffrais, chaque instant qu`il restait debout ; et me réjouissais, chaque fois que vos vers chantés marquaient sa palenr d'une dernière lueur d'enthousiasme !

C'est ainsi que je me plairai toujours à me le rappeler : il vous regardait, il vous écoutait avec une joie si vraie, que, dans l'expression de ces quelques instants, je retrouve le meilleur résumé de toute une vie.

Vous avez inspiré un sentiment comme je n'en ai jamais vu ; et, en l'appréciant, je vous rends le plus subtil des hommages.

El comment n'être pas indigné contre la Vie, ou la Mort, on Dieu, ou que sais-je ? - il faut un nom pour maudire - d'avoir laissé pénétrer dans le Pavillon des Muses, entre deux existences d'un art pur et d'une réalité délicate, autant que vos toutes parfaites porcelaines, le choc d'un tel malheur !

Je le ressens comme vous, et vous envoie, comme l'ombre de la vôtre, ma tristesse. Laissez-la vous accompagner dans votre solitude de maintenant, et laissez-moi venir à vous, si vous n'êtes pas trop grandement seul, pour permettre de s'approcher, à la sympathie et à la compréhension vraies d'une amie.

 

+°+

 

Cher Monsieur,

J'apprends la mort de M. de Yturri, et je ne veux pas tarder, une seconde, à vous dire toute là part que je prends à votre douleur. La perte d'un ami est irréparable.

Je vous prie, cher Monsieur, de trouver ici, avec l'assurance de mes dévoués sentiments, l'expression la plus vive de ma condoléance.

PAUL ACKER.

 

Cher Monsieur de Montesquiou,

J'apprends......          

Hélas ! La douleur est une admirable et cruelle source d'inspiration.

Je vous souhaite beaucoup de force au travail, car c'est la seule consolation que souhaitent, pour eux-mêmes et pour leurs amis, les cœurs virils.

ARSENE ALEXANDRE

 

Cher Monsieur et Ami.

Je sais combien vous aimiez l'ami, si rare ! que vous venez de perdre, dont l'intelligence et le dévouement vous étaient chers et précieux.

Il m'avait toujours témoigné beaucoup d'amitié et d'intérêt, et je lui en savais un gré infini.

Je vous plains de tout mon cœur, et vous adresse,  cher Monsieur et ami, l'expression de mes sentiments douloureusement émus et très affectueux.

 

MAURICE BAGES.

 

Mon cher Comte,

La mort des jeunes est ici-bas ce qui émeut le plus.

Je pense tristement à votre pauvre ami, dont le dévouement fidèle et intelligent vous manquera bien. Cette dernière soirée avec lui, me reste de toutes manières un souvenir précieux.

Êtes-vous encore à Paris, peut-on vous aller voir ?

Je suis de celles qui viennent toujours dans les heures pénibles.

Bien à vous, mon cher Poëte.

LAURE BAIGNERES.

 

Cher Ami,

C'est à l'instant, par un mot de Lobre, que j'apprends la mort de votre pauvre ami.

J'en suis douloureusement émue, car je ne le savais pas malade, et voici que tout est fini ! C'est affreux. Je ne peux vous dire combien je regrette qu'il soit parti pour le grand voyage, sans un mot de souvenir de moi.

Je sais que vous avez été admirable dans ces tristes circonstances; et cela ne me surprend pas. Je pense bien à vous, à la tristesse que vous avez dû avoir, et aux regrets que vous laissera ce pauvre Yturri.

FLORENCE BALDWIN.

 

J'apprends aujourd'hui l'heure cruelle où deux amis se sont séparés. Je garde, dans mon souvenir, l'image de celui qui s'en va trop tôt.

Nous sommes très peinés et penserons souvent, le soir, à la maison vide. Pour vous, et pour votre chagrin, toute notre compréhensive affection.

HENRI BATAILLE.

 

Recevez mes regrets de ne pouvoir vous serrer la main, et accompagner, avec vous, votre pauvre ami.

MAURICE BARRES.

 

Mon cher Ami,

Laissez-moi ne pas ajourner l'expression que je veux vous renouveler de ma sympathie dans cette circonstance.

Je ne pouvais supposer que ce malheur fut prochain.

Quand j'ai quitté, en automobile, Neuilly, (c'était un matin vers dix heures et demie), j'ai pourtant été frappé des petites flammes entrevues. devinées, livides de tristesse, dans un salon du rez-de-chaussée.

Le pauvre Yturri ! Je pense avec plaisir que nous avons encore passé une agréable soirée ensemble, quand vous m'avez donné votre livre.

Au revoir, mon cher ami, ne prenez pas en dégoût Neuilly. Voilà une conséquence que je crains d'entrevoir. Je vous serre affectueusement la main.

BARRÉS.

 

Monsieur,

J'apprends à l'instant, par Madame de Martel, votre chagrin. Je veux vous dire, si inefficace que puisse être ma sympathie, toute la part que je prends à votre douleur.

Une longue et sûre amitié dénouée, c'est, pour nous-même, déjà mourir, et connaître cet état de silence et de solitude où, sans goût pour l'avenir, nous n'aimons plus, de notre vie, que le passé.

il y a une grande douceur à ne pas se consoler, et à honorer ainsi ceux que nous perdons. Quand on n'a pas la Foi, je ne connais point d'autre adoucissement au chagrin.

Laissez-moi vous dire, Monsieur, toute mon amitié.

Maurice, absent depuis deux jours, vous dira un peu tardivement son émotion.

PAULE BARRÉS.

 

Mon cher Comte,

 

Je vous adresse mes bien vives condoléances pour la perte de votre pauvre ami.

JEAN BERAUD.

 

 

Cher Confrère et Ami,

 

Je trouve, en rentrant à Paris, la carte qui m'annonce la mort si imprévue de M. de Yturri.

Je le connaissais peu, mais assez pour avoir pu apprécier ses exquises qualités d'urbanité, de finesse et de goût. J'ai parlé de lui plusieurs fois à des artistes qui le tenaient en haute estime.

Enfn je sais quel fraternel dévouement il vous témoignait, et je comprends ce que doit être pour vous la disparition d'un tel ami.

Je vous serre la main cordialement.

ÉMILE BERR.

 

Cher Monsieur de Montesquiou,

J'apprends que vous avez perdu un ami, mieux que cela, le compagnon de vos pensées.

Accueillez la chaude expression de notre sympathie.

Je n'ose, eu un tel moment, y joindre ma gratitude pour les lignes charmantes que vous venez de consacrer à mon œuvre dans les Essais; il suffit que je vous remercie de tout cœur.

BESNARD

 

Cher Comte et Ami,

 

J'apprends la si triste nouvelle de la mort de votre cher et excellent ami ; etje veux, sans tarder, vous exprimer toute la part très vive que je prends à votre grande affliction.

J'ai toujours apprécié les qualités de cœur et d'intelligence de Celui qui vous était si profondénment dévoué, et dont la perte doit vous être si douloureuse.

Croyez, je vous prie, cher Comte et Ami, à tous mes sentiments les plus tristement sympathiques.

Princesse B. DE BRANCOVAN.

 

Mon cher Ami,

Je viens d'apprendre la mort du pauvre Yturri ; je ne puis dire la pitié profonde que m'inspire la fin de cet être, si jeune encore, et qui tenait tant à la vie !

Nous sommes restées saisies toutes les deux; Marie et moi, lorsque nous avons reçu la funèbre nouvelle.

Puis je pense à votre chagrin, et tout cela me fait beaucoup de peine, vous me semblez si seul !

Hélas ! les témoignages d'amitié sont si vains en présence du vrai, du grand malheur ! Et cependant j'ai voulu vous dire toute ma douloureuse sympathie, ainsi que celle de Marie, en vous assurant de mes plus allectueux sentiments.

LUDRE, Comtesse de Briey

 

Ma pensée est avec vous, cher Conte.

La vision de votre dernière fête au Pavillon des Muses, où un être que nous aimions profitait encore, avec ses forces affaiblies, désespérément, des dernières jouissances de la vie, me revient à la mémoire, et je souffre avec vous de votre chagrin.

La douleur causée par la mort d'une personne chère est trop profonde, trop infinie, pour être apaisée par la consolation des hommes ; et c'est bien triste, pour vos amis fidèles, de ne pas pouvoir vous apporter quelque soulagement.

Seul, votre grand amour pour tous les aspects de l'art accomplira ce que nous ne pouvons faire.

Ma femme se joint à moi pour vous envoyer notre plus affectueux souvenir.

CAPPIELLO.

 

Je pense beaucoup et souvent à vous, à vos souvenirs et à vos regrets.

J'ai hâte de faire, en votre compagnie, un pieux péferinage ; et je vous prie. en l'attendant, d'accepter le bouquet de mes pensées les plus choisies, que vous voudrez bien déposer, près des plantes par vous réunies, autour de la demeure de l'ami.

ILLAN, Marquis de Casa-Fuerte.

 

Cher Ami,

Nous ne venons pas vous dire que nous partageons votre douleur ; vous le savez. Nous connaissons trop, et ce que vous perdez, et combien la délicatesse et la profondeur de vos sentiments doivent être atrocement atteintes par cette épreuve, la plus terrible que vous pourrez supporter en cette vie.

Mais, sachant tout particulièrement quels sont votre courage et votre simplicité, dans les événements les plus tragiques, je me permets, aussi naturellement que je vous aime et vous admire, de vous offrir mon dévouement pour toutes les nécessités où je pourrais vous être utile.

Soit que vous désiriez la solitude absolue, soit que, par ma présence, je puisse épargner à votre douleur de trop pénibles instants, je vous serai, vous le savez, toujours reconnaissant de m'autoriser à vous témoigner ma sincère et fidèle amitié.

Nous sommes bien de cœur avec vous.

PHILIBERT, Marquis de Clermont-Tonnerre.

 

Cher Ami,

Voulez-vous mettre ces fleurs près de Celui que nous regrettons et pleurons avec vous ?

Son souvenir restera fidèlement dans ma mémoire et dans mon cœur, car Il vous aimait.

Croyez que mes pensées douloureuses ne quitteut pas le Pavillon, où vous souffrez une douleur que je sais et que je ressens !

A demain, cher Ami !

GRAMONT CLERMONT-TONNERRE

 

J'ai, dit une prière pour l'ami que vous pleurez et je vous envoie ma pensée affectueuse dans votre deuil.

            FRANÇOIS COPPEE.

 

Mon cher Ami,

Vous ne pouvez croire combien la triste nouvelle m'a affligé.

Je prends sincèrement part à la douleur que vous avez dû éprouver, car je connaissais l'amitié que vous aviez pour Gabriel de Yturri, et la dévotion, la grande admiration que votre pauvre ami avait pour vous.

Dans certains moments de la vie, toute parole de consolation devient banale, et par conséquent je ne vous envoie que l'expression de ma participation à votre tristesse pour la perte d'un ami bien dévoué.

Je vous serre la main cordialement.

CIRELLA.

 

Cher Monsieur,

Je veux vous dire combien nous prenons part à votre peine : l'amitié est chose si rare ; et il doit être particulièrement pénible de perdre un ami dévoué et sincère, comme l'était, pour vous, Monsieur de Yturri.

Songez que je pense beaucoup à vous et agréez, je vous prie, l'expression de mes meilleurs sentiments.

TERRY CASTELLANE.

 

L'ami que vous avez perdu, la douleur que vous en ressentez, je désire vous dire, mon cher Cousin, combien cela est présent à mon cœur.

J'imagine la détresse que laissent d'aussi cruelles séparations, et je vous demande de croire à ma sympathie profonde.

HELENE DE CARAMAN-CHIMAY

 

Mon cher Robert,

J'apprends seulement à l'instant la mort de votre ami. Je sais que sa disparition va vous causer un bien grand vide, car vous m'avez dit souvent combien il vous était précieux. Aussi, ma pensée est avec vous, du fond du cœur.

GHISLAINE DE CARAMAN-CHIMAY.

 

Cher Monsieur,

J'apprends une mort qui vous touche beaucoup ; et comme vous avez du chagrin, c'est le moment, pour vos amis, de vous dire qu'ils pensent à vous.

Je le fais avec toute mon amitié déjà ancienne, faite de beaucoup de souvenirs communs et d'admirations partagées. C'est ce qui la rend durable et fidèle.

Acceptez-en, cher Monsieur, le témoignage ému et très affectueux.

JULIA ALPHONSE-DAUDET.

 

Cher Monsieur,

C'est hier, dans le train, en venant ici rejoindre ma mère, que j'ai lu la nouvelle si triste !

Sachant, depuis ces dernières années, l'énergie qu'avait montrée Monsieur deYturri contre le mal, j'espérais que, cette fois-ci encore, il en aurait triomphé.

Hélas, croyez que si j'avais lu cela chez moi, à temps, je serais accouru vous serrer la main, et prier avec vous pour l'ami fidèle et si dévoué, que vous pleurez. Je l'ai fait aujourd'hui de grand cœur, je vous assure. Et je tiens à venir vous le dire simplement, sans vouloir vous rien dire d'autre, en vous priant de bien vouloir agréer ici l'hommage de mes sentiments tristement affectueux.

LUCIEN DAUDET.

 

Mon cher Poète,

Une lettre de la Duchesse Grazioli vient de m'apprendre une nouvelle si affreuse, si inattendue, que j'en suis toute effarée 1

J'aimais tant ce pauvre Yturri, si bon, si compréhensif pour ceux qui l'aimaient, si entièrement dévoué à vous, que je fais une vraie perte en lui !

Vous avez beaucoup d'amis, et tous prendront part à votre douleur ; mais nul plus que moi qui, depuis un an, vis de souvenirs chers et douloureux, propres à ouvrir le cœur au partage des grandes peines.

GLADYS DEACON.

 

Mon cher Comte,

J'apprends, à l'instant, par les journaux, la mort soudaine de votre pauvre ami.

C'est de tout mon cœur que je suis avec vous dans ces douloureuses circonstances et que je compatis à votre chagrin.

Mon mari se joint à moi pour vous exprimer la part, si vive, et si grande, que nous prenons au malheur qui vous frappe.

Croyez bien, mon cher Comte, que, de tous les témoignages de sympathie qui vous entourent, les nôtres sont parmi les plus sincères et les plus affectueux.

L. ESCUDIER.

 

 

Cher Monsieur,

Je vous adresse mes bien affectueuses et sympathiques condoléances, à l'occasion de la mort de votre regretté ami Gabriel de Yturri.

Je suis désolé que mon impression ait été aussi peu prophétique, et tiens à vous exprimer tous mes regrets les plus vifs. J'espérais que la Mort épargnerait un ami aussi cher et qui laissera un si grand vide dans votre vie.

Croyez à toutes mes cordialités attristées.

JEAN D'ESTOURNELLES.

 

Monsieur,

J'apprends à l'instant, par Mademoiselle Breslau, l'immense deuil qui vous frappe.

Il y a certaines douleurs que l'on ne peut pas consoler, et la vôtre est de ce nombre.

Quant à moi, je garderai toujours le charmant souvenir de votre ami, qui m'avait témoigné tant de bienveillante sympathie, rapprochant, par son affabilité, les distances qui nous séparaient.

Veuillez agréer, Monsieur, je vous prie, l'hommage de mes sentiments respectueux.

FEURGARD.

 

Cher Monsieur et Grand Ami,

C'est avec un profond chagrin que j'apprends, à l'instant, le malheur qui vous frappe. J'ai été stupéfié par la soudaineté de cette catastrophe, et ne peux me remettre de la tristesse où elle m'a plongé. Je ne veux mène pas essayer de vous consoler avec des mots. Il n'y en a pas. Le temps seul peut faire quelque chose à de pareilles séparations.

Je repense à notre dernière entrevue, à cette réunion d'il y a quinze jours... ce que c'est que la vie ! Je ne le reverrai jamais plus que dans ce fauteuil, pendant que Madame de Maupeou chantait, et cela est déjà si loin !

Je vous en prie, cher Monsieur et Ami, usez de moi si je puis vous être utile en quoi que ce soit.

Dans de pareils moments, la moindre visite fait souvent plus de mal que de bien ; mais, si je pouvais penser que, dans votre solitude, une amitié très touchée, et qui prend sa part de votre affliction, pouvait vous être bonne à soulager un peu votre peine, je serais trop heureux d'être celui que vous voudriez bien recevoir.

Veuillez accepter la vive assurance de mon affection et compter, cher Monsieur et Ami, entièrement sur elle.

ALBERT FLAMENT.

 

Cher Ami,

Je tiens à vous dire la part que je prends à votre chagrin.

Heureux les Morts qu'on pleure !

Il voit avec bonheur combien vous l'aimiez, combien vous l'aimez !

A bientôt, cher Ami, croyez à l'amitié de votre très dévoué.

A. DE LA GANDARA.

 

Cher Ami,

Je savais toute votre amitié pour ce pauvre Yturri, et combien il vous était fidèlement dévoué ; aussi je veux vous dire que je compatis bien affectueusement à votre chagrin de le voir disparaître.

Très cordialement à vous.

ARNAUD DE GRAMONT.

 

Cher Maître et Ami,

Je suis bien triste en recevant la nouvelle de la mort du pauvre Yturri ; et ma pensée va vers vous pleine de sympathie et d'affection.

La perte d'un ami, c'est une partie de notre vie qui s'en va ; mais perdre un compagnon de travail littéraire, c'est une perte plus réelle dans une existence; et, par cela même, je comprends toute l'étendue de ce malheur qui vous trappe.

NICOLETTA GRAZIOLI.

 

Mon cher Robert,

C'est hier seulement, que j'ai trouvé ici le billet de faire-part de votre ami Gabriel de Yturri.

Ma pensée a été tout de suite vers vous ; et j'ai repassé toutes les occasions oü vous aviez pu juger de son absolue fidélité.

La Mort le sépare de vous ; mais je connais trop vos idées, pour croire que vous la considériez comme une séparation véritable. L'affection ne meurt pas.

J'ai téléphoné eu vain chez vous pour vous demander de vous voir. Dans ces tristes circonstances un cœur ami est toujours voisin ; et tant de souvenirs nous lient que rien ne nous semble étranger de ce qui nous atteint, l'un on l'autre.

Je ressens vos impressions; je connais votre résignation, qui sait, et qui est rassurée. Je me souviens de l'entretien, sur la Mort, que nous eûmes tous les trois, il y a juste un an ! Il me semblait qu'il y avait là une préparation noble, audacieuse et confiante ; jamais je n'avais été aussi édifiée par la simplicité avertie avec laquelle ce sujet, ordinairement banni des yeux, des conversations et des pensées, fut traité.

Croyez, mon cher ami, à ma constante et fidèle amitié, qui vous suivra toujours, dans toutes les joies ou les épreuves de la vie.

ÉLISABETH, Comtesse Greffulhe.

 

Mon cher Ami,

Nous venons d'apprendre la mort du pauvre Yturri ; je sais combien ii vous était attaché et l'affection que vous lui portiez, et je veux que vous sachiez la part bien sincère que nous prenons à votre chagrin.

Henri se joint à moi pour vous le dire, et vous envoyer l'assurance de notre affectueuse sympathie.

SEGUR GUERNE.

 

Cher Monsieur,

En rentrant à Londres après plusieurs jours d'absence. j'apprends, par une lettre de Paris, la mort de Monsieur de Yturri, et je m'empresse de venir vous assurer de mon affectueuse condoléance.

Vous perdez un ami, et un auxiliaire artistique, comme il ne s'en trouve que rarement dans l'espace d'une vie - pour ainsi dire jamais.

Pour un homme tel que vous, à la fois rêveur et guerrier, poète et homme d'action, le concours compréhensif, prévenant et calmant d'un ami dévoué, est un trésor inappréciable ; et Monsieur de Yturri possédait tous les dons indispensables à ces fonctions : une faculté d'assimilation extraordinaire, un goût singulier et parfait, un tact et une activité remarquables, affinés et stimulés encore par son affection et son admiration pour vous. Aussi, est-ce bien sincèrement que je prends part à votre peine.

Croyez-le, et recevez, cher Monsieur, l'expression de mon dévouement amical.

REYNALDO HAHN.

 

Mon cher Ami,

Je n'ai appris qu'hier soir la mort de ce pauvre Yturri ; j'en suis triste et très affecté. C'était un être si aimable! Et je penserai longtemps aux bonnes promenades; le matin, avec lui ! Je le croyais mieux; il avait été si gentil à ma dernière visite ! C'est une figure si intéressante qui disparaît ; je ne puis croire que je ne le reverrai plus.

Votre affectionné.

HELLEU.

 

J'ai appris l'affreuse nouvelle, hier soir trop tard pour venir vous dire toute la part que je prends à votre douleur.

Je n'ose pas demander à vous voir ; j'aurais cependant un triste bonheur à vous dire moi-même ma profonde, mon affectueuse sympathie. Voyez-en ici l'expression très émue.

EMILE HOVELACQUE.

 

Mon cher Comte.

J'apprends la mort de ce pauvre Monsieur de Yturri.

Je sais la grande affection que vous aviez pour lui; et sais, d'autre part, combien il vous était attaché !

C'est une perte bien sensible pour vous ; et je vous exprime, en cette pénible circonstance, mes sentiments de la plus vive et la plus profonde sympathie.

A. HUGENSCHMIDT.

 

Mou cher Ami,

Je suis douloureusement frappé par la nouvelle de la mort de Gabriel de Yturri.

Sachant quelle estime et quelle amitié vous aviez pour lui, je vous plains sincèrement ; et moi, qui l'ai vu si peu de fois, je pense avec un grand regret à toute la sympathie qu'il m'avait inspirée, et à l'amabilité charmante qu'il m'avait témoignée dans nos trop rares entrevues.

Je vous serre la main avec une affectueuse tristesse et vous prie de me croire toujours

Votre Ami,

GUSTAVE JACQUET.

 

Mon Cher Ami,

Je vous sais dans la peine, et je pense à vous bien affectueusement.

J'aime à me souvenir de la bonne grâce avec laquelle Yturri m'accueillait toujours, et du moment déjà lointain où je l'avais rencontré malade à Florence

Je ne vais pas vous voir, dans la crainte d'être indiscrète ; mais je tiens à ce que vous sachiez mes affectueux sentiments.

HENRIETTE JEANNIOT.

 

Je suis affectueusement avec vous. Je ressens votre douleur pour vous et pour lui ; si en cette cruelle circonstance je pouvais vous être utile, appelez-moi.

A vous de tout cœur,

JOSEPH-RENAUD.

 

Cher Monsieur,

C'est avec un vrai chagrin, pour lui et pour vous, que j'ai appris et suivi la maladie de votre pauvre ami. Et je ne peux croire que je ne reverrai plus ce gentilhomme affable et enthousiaste !... Je n'imagine pas votre grande demeure sans sa silhouette et sa voix. Mais je me représente aisément votre peine, et je vous plains de tout mon cœur.

Je sais, par mon mari, de quelle haute sérénité était son visage immobile, et quel décor parfait l'entourait.

Notre tristesse ne peut être atténuée que par le souvenir de cette mort " en beauté " au milieu de toutes ces belles choses qu'il aimait tant.

Je serai très heureuse d'accompagner mon mari quand il ira vous voir et de vous présenter à nouveau, et de vive voix, mes bien sincères condoléances.

JEANNE J. RENAUD.

 

Hélas, cher Monsieur et Ami, l'atroce chose est accomplie...

J'ai été très impressionné en recevant, ce matin, le fatal billet. Vous savez que je n'ai pas le temps de lire, même les journaux, et cette nouvelle. Déjà vieille à Paris, m'a surpris cruellement.

Je pense à vous sans cesse, qui avez perdu cet ami incomparable, ce bras droit si plein d'initiative et de fidèle dévouement.

Vous avez traversé ces heures d'agonie, et celles, plus affreuses qui suivent.

Combien je vous plains et voudrais vous faire sentir l'attendrissement de mon cœur !

Je voudrais pouvoir être à Paris, me mettre à votre disposition, m'attacher à vous, tâcher de remplacer un peu, par une présence attentive qui vous soulagerait de toute corvée, en ces jours-ci, l'activité jamais lasse, à jamais arrêtée maintenant.

Mais cela, sans doute, ne serait qu'un zèle indiscret à vos yeux.

Veuillez croire, cher Monsieur et Ami, à toute ma sympathie et à toute ma condoléance.

PAUL LAMBOTTE.

 

Cher Monsieur et Ami,

Nous sommes tous les deux stupéfiés par la douloureuse nouvelle. Nous ne vous dirons rien de plus : c 'est par trop atrocement cruel !

Bien vôtre de tout cœur,

HENRY LAPAUZE.

 

Mon cher Robert,

Je sais que les amis sont des parents que nos cœurs se choisissent ; aussi, lorsqu'on les perd, on est très malheureux.

Je sens que vous l'êtes de la mort de votre fidèle compagnon que j'ai apprise par les journaux, et je tiens à vous dire que je vous plains de toute mon âme, avec toute la sincérité de ma vieille affection.

HENRIETTE, Comtesse Aimery de La Rochefoucauld.

 

J'apprends, à l'instant, la mort du pauvre Yturri. Je prends bien part à votre douleur.

GABRIEL, Comte de La Rochefoucauld.

 

Cher Monsieur,

J'apprends, par d'affectueuses relations qui nous sont communes, l'état d'abattement et de noble chagrin où vous a plongé la disparition soudaine de votre compagnon de cœur, M. de Yturri, que je n'avais, pour ainsi dire, pas l'honneur de connaître.

Si indiscrète, ou au moins inopportune que vous semblera peut-être cette lettre - à propos de laquelle je vous prie bien de ne pas vous distraire de vos pensées pour me répondre - je n'ai cependant pas pu m'empêcher de vous l'adresser.

C'est une bien petite preuve de mes sentiments de sympathie pour vous ; mais c'est la seule que j'aie à ma disposition, en ce moment, pour vous les témoigner.

Je vous plains, autant que je plains votre ami de vous avoir perdu. Et je vous serre cordialement la main.

HENRI LAVEDAN

 

Cher Ami,

Vous perdez le meilleur et le plus dévoué des amis ; et, au chagrin que j'ai de vous savoir malheureux, s'ajoutent les regrets personnels que me laisse la disparition de cet homme toujours si charmant pour moi, et pour lequel j'avais une véritable affection.

Croyez à ma bien douloureuse sympathie.

MADELEINE LEMAIRE.

 

Cher Monsieur et Ami,

Je joins mes regrets personnels à beaucoup d'assurances de sympathie pour votre tristesse. Comme cette fin est venue vite et comme le départ d'êtres jeunes encore paraît plus cruel !

Nous sommes bien en état de comprendre et plaindre les tristesses, surtout celles d'amis tels que vous..., et nous pensons à vous avec une affectueuse et mélancolique gratitude.

SUZANNE LEMAIRE.

 

Je vous plains de perdre un ami fidèle.

Y seraient-ils même indifférents, ceux qui furent les témoins habituels de nos douleurs, de nos joies, de nos activités, emportent, en fuyant dans l'inconnaissable, des fragments de notre existence.

En eux, par eux, nous commençons, ou nous continuons, plus rapidement, à mourir.

MARCEL LE ROY-DUPRE.

 

 

Mon pauvre Ami,

Je sais ce que c'est que rentrer d'un cimetière et chercher un fantôme dans le vide.

Ma douleur n'est point de celles qui se comparent à celles des autres, et qui se jugent supérieures à toutes. Je sais seulement qu'elle dépasse mes forces ; et ma compassion fraternelle est prête pour tous ceux qui font la même route, sous des poids pareils.

Je vous demande de penser à nous comme à des amis de réserve que vous trouverez toujours quand vous les appellerez.

De la part de ma femme et de la mienne, condoléances.

HUGUES LE ROUX.

 

Cher Ami,

Ma mère et Suzanne ont dû vous envoyer quelques fleurs pour le pauvre Yturri ; elles ont voulu apporter au cher mort le souvenir attendri de ces bonnes visites, où il venait, si gentiment, dire des choses toujours aimables et affectueuses.

Vivez dans la ressouvenance du passé, oubliez les instants tristes des derniers jours, et souvenez-vous surtout des moments de joie et d'enthousiasme que vous avez partagés. L'idée, ainsi, vous sera plus douce ; et c'est l'impression qu'il a toujours voulu vous produire, pour vous être sans cesse agréable, car c'était son seul souci.

Croyez, cher Ami, à ma vive amitié et à mes sentiments les meilleurs.

MAURICE LOBRE.

 

Cher Ami,

Nous arrivons d'Amérique, et nous apprenons la triste nouvelle de la mort de votre si fidèle ami !

Croyez qu'elle est vive et bien sincère, la part que nous prenons à votre chagrin, car nous sommes attristés de votre peine, et nous regrettons, nous aussi, un ami.

Madrazo ira vous voir bientôt, et croyez en attendant, cher ami, à nos sentiments de vraie affection.

MARIA DE MADRAZO .

 

Cher Ami,

Depuis mon arrivée, le 1er, juillet, j'ai été gravement malade. C'est pourquoi vous n'avez pas reçu un mot de sympathie pendant vos jours de deuil et de malheur.

Pauvre Gabriel ! Je ne savais rien, de sa mort, jusqu'après ses obsèques, et j'en fus cruellement frappée.

Je l'aimais bien.

ELIZABETH  MARBURY.

 

Notre Ami,

Il ne sied pas de vous envoyer, surtout après les instants écoulés depuis l'évènement douloureux, l'expression de condoléances dont peut se passer votre cœur. Il est, nous le savons, la seule vraie chapelle ardente. Les pensées funèbres les plus belles, c'est vous seul qui pouvez les avoir et qui les avez ; et il y aurait indiscrétion, de la part de vos amis, à tenter d'en exprimer d'autres, fussent-elles, comme les nôtres, les plus fraternelles.

Du reste, le mot amical et terrible par lequel vous nous avez mis au courant, nous prouve bien que vous avez, à notre égard, une certitude. Elle nous émeut, cette certitude, et nous vous remercions de savoir, de si loin, que nous souffrons avec vous.

Cette souffrance, avons-nous le moindre mérite à l'éprouver ? Nous songeons à tout ce qui a été rompu par cette absence de l'ami, à cette harmonie qui était votre harmonie, et nous songeons aussi, invinciblement, à cetlte ligne de votre vie d'ordre et de poésie raisonnée.

Tant d'effort vers le Beau ne peut être perdu, tout de même. Et c'est ce qui doit un peu, nous l'espérons, vous consoler. Sinon, que la Divinité de votre Croyance vous vienne en aide, dans ce cas unique de deuil et de douleur.

Nous sommes près de vous.

MARDRUS.

 

C'est par Madame Barrés que j'ai appris, dimanche, que Monsieur de Ytnrri était gravement malade. Elle m'a dit : " Je l'apercevais sur le balcon, et, depuis hier, je ne l'ai pas vu. "

Votre ami m'est très sympathique et votre mot me chagrine...

Souvenirs affectueux.

MIRABEAU-MARTEL.

 

Bien cher Ami,

Vous devinez ma douloureuse stupeur en recevant votre mot.

Je le savais atteint, mais pensais le voir encore. Je L'aimais, et pour ses qualités, et pour son dévouement envers vous. Je l'aimais doublement.

Mais vous, que devenez-vous ? Il vous était si attaché, si entièrement vôtre ! Ce doit être un affreux vide et je vous assure que je suis tout bouleversé par l'idée d'un tel changement, dans ce grand Pavillon, qu'il meublait et ornait pour vous de son entrain, et de son zèle.

J'irais bien vous voir... mais je ne veux pas le faire sans votre assentiment, votre désir de rester seul avec votre chagrin me paraissant évident.

Si une journée ici pouvait vous distraire, vous savez que ma modeste maison serait heureuse de vous recevoir, si elle ne peut vous abriter convenablement.

Enfin, mon pauvre Ami, disposez de moi à votre gré. Vous me savez votre fidèle.

ANDRE MAUREL.

 

J'ai appris par Hovelacque, cher ami, le chagrin qui vous frappe, et je veux vous dire tout de suite que je pense à vous, que je vous plains et que je vous serre les mains de tout cœur.

PAULINE MENARD.

 

Cher Monsieur,

La nouvelle de la mort de ce pauvre Monsieur de Yturri m'a été bien sensible. Il était votre ami, et cette amitié vous était particulièrement chère. Je partage votre deuil profondément.

Puis l'homme avait un caractère exquis ; l'estime qu'il me témoigna quelquefois me fait le regretter bien vivement, et aussi attacher à sa mémoire une pensée particulière de reconnaissance et de pieux souvenir.

Je vous serre affectueusement les mains, cher Monsieur, en vous assurant de mon entier dévouement.

CHARLES MEUNIER.

 

Une courte note que vous lirez dans le Cri de Paris, et que j'y ai mise, avant même d'avoir reçu votre lettre, vous dira, mon cher Monsieur de Montesquiou, toute ma tristesse et toute ma peine.

Je devine votre affliction. De semblables dévouements sont rares dans l'existence, et l'ami que vous avez perdu était de ceux qu'on ne rencontre pas deux fois sur son chemin.

Je sais avec quelle touchante piété vous avez veillé sur ses derniers moments, et de quels nobles soins vous entretenez sa mémoire.

Laissez-moi, je vous prie, m'associer à votre chagrin et saluer avec une émotion sincère, le souvenir du cher disparu.

J'étais loin de Paris lorsque j'ai appris la douloureuse nouvelle. Sans cela je serais venu à Neuilly vous serrer la main et vous dire, mon cher Monsieur de Montesquiou, que je suis vraiment et de tout cœur, votre ami dévoué.

JEAN DE MITTY.

 

Mon très cher Ami,

Mes pensées sont très près de vous.

Je me représente, l'amertume de ce passage cent fois augmentée par la qualité de votre cœur. Et le souvenir du merveilleux ami qui vous a quitté me fait réaliser tout l'attachement que je vous porte.

Je me désole de cette affection que vous avez perdue, comme si j'en avais perdu une partie moi-même ; et c'est en identité de regret que je songe à votre ami.

Je me rappelle aussi son dévouement ailé qui savait si bien vous comprendre, si bien vous servir, si bien vous pressentir !

Mais, de ce dévouement, rien ne se perd. Il aide, il repose, il compose encore votre vie.

Et la protection que vous lui avez offerte, en le réchauffant au soleil bienfaisant de votre cœur, vous est un sûr garant de la Force grandissante, qui s'échangera toujours, à mesure qu'il monte dans la spiritualité.

Votre amie sincère,

HELENE DE MONBRISON

 

Mon cher Ami,

Je vous sais fort malheureux et je le comprends.

Vous perdez en Monsieur de Yturri une amitié vraie et dévouée ; et je veux vous apporter ici l'expression très sincère de la part que je prends à votre chagrin.

Bien à vous,

MONTMORENCY.

Cher Monsieur,

Au retour d'un court voyage en montagne je trouve la triste nouvelle de la mort de Monsieur de Yturri.

Je sais combien votre bouté lui fut efficace, et je suis sûr que sa fin si prématurée vous aura profondément affecté.

Je le connaissais peu ; mais j'avais pu bien vite reconnaître, sous les courtes relations mondaines que nous avions échangées, un cœur simple et bon, et une réelle intelligence.

Je reste toujours péniblement impressionné par la disparition des êtres jeunes, quand, surtout, ils sont vifs et aimables comme l'était celui-ci ; on ne pense pas que la mort puisse les toucher ; il en reste, en même temps que du regret, un peu d'étonnement.

Vous pouvez cependant vous dire, à juste titre, que vous lui avez procuré les meilleures années de sa vie, et ce doit être pour vous une réelle consolation.

LEON MOREAU.

 

Cher Ami,

Laissez-moi vous dire de tout cœur, la part que je prends à la peine, si vive ! qu'a dû vous causer la perte d'un ami fidèle et dévoué. Lucien et moi avions une sympathie sincère pour ce pauvre Gabriel de Yturri, et savions de quel prix étaient son intelligence et sa sensibilité. Il est si rare de rencontrer des êtres qui nous consacrent leur existence et qui nous offrent leur dévouement, que nous devons placer l'Amitié au sommet de l'échelle sentimentale.

Croyez, cher Grand Ami, que je comprends votre chagrin et que j'y compatis de la plus solide et profonde affection.

JEANNE LUCIEN-MUHLFELD.

 

Cher Monsieur,

Laissez-moi vous redire quel prix nous attachons, Madame Mourey et moi, à la façon délicate dont vous avez souhaité que se perpétue éternellement auprès de nous, dans cette maison, dont il fut l'hôte d'une seule journée, hélas ! de soleil et de roses, le souvenir de Gabriel de Yturri.

Point n'était besoin de cela, je vous assure, pour que nous lui gardions dans notre mémoire une place digne de lui.

Nous lui donnerons tout ce que les vivants peuvent donner aux morts : la fidélité du souvenir.

Nous n'oublierons jamais cette figure immobile, d'un si noble caractère, étendue sur le lit de son dernier repos, dans le parloir du Pavillon des Muses : un chevalier de l'idéal a dormi là, sous nos yeux, les premières minutes de son éternité.

Madame Mourey se joint à moi pour vous dire encore merci du fond du cœur.

A bientôt, nous l'espérons, et croyez, cher Monsieur et Ami, à mes sentiments les plus cordiaux.

GABRIEL MOUREY.

 

Cher Ami,

J'apprends avec une profonde émotion le deuil qui vous prive du plus parfait ami.

Toutes mes pensées sont auprès de vous. Je pense douloureusement, à la force que peut avoir, dans un cœur comme le vôtre, le souvenir, l'immense mémoire affectueuse.

J'ai dû quitter Paris, sans pouvoir vous dire toute ma sympathie affligée et pourtant, je ressens, et me tiens, de tout mon cœur, auprès de votre chagrin.

ANNA DE NOAILLES.

 

Cher Ami,

J'ai pris une part sincère à votre chagrin.

Votre pensée particulière m'est précieuse.

Vous savez que ma sympathie pour vous est grande, quand vous êtes heureux ; elle l'est bien plus quand vous souffrez.

A bientôt,

NOLHAC.

 

Cher Monsieur de Montesquiou,

C'est avec un vif chagrin que j'apprends, à l'instant, par M. Bardac, la mort de ce pauvre Yturri ; et quoique je ne me fisse pas beaucoup d'illusions sur son état, je ne m'attendais pas à ce rapide dénouement.

J'aimais beaucoup Ylurri ; j'avais eu l'occasion de le voir et de l'apprécier, et je me rends compte du grand vide que vous doit causer la perte d'une amitié si dévouée.

R. DE OCHOA.

 

Je prends bien part à votre grande douleur.

 

MONBRISON, Comtesse Jacques de Pourtalès.

 

Mon Cher Ami,

Je sais que vous avez fait une grande perte, en perdant ce fidèle compagnon de votre vie.

Je tiens à vous dire de nouveau ma profonde sympathie.

Votre dévoué,

POZZI.

 

Cher Monsieur,

Mercredi soir, Reynaldo, qui était venu me voir, n'avait donné d'assez mauvaises nouvelles d'Yturri. Mais, en même temps, il m'avait donné l'idée que l'alarme était moins immédiate, en me disant qu'il s'agissait moins, comme je le croyais, d'une pneumonie double, aiguë, presque désespérée, que d'une sorte de phtisie consécutive an diabète, d'une lente consomption.

Je voulais, le Jeudi, envoyer prendre des nouvelles ; mais j'ai été, ce jour-là, si souffrant que je n'ai pu communiquer avec ma mère, et lui demander de retourner à Neuilly. Elle y est allée, ce matin, et m'a rapporté qu'Yturri était très mal ; puis, ce soir, après m'avoir dit qu'elle n'avait pas voulu me donner un coup immédiat, elle m'a avoué qu'on lui avait dit, à Neuilly, qu'il n'était plus, depuis jeudi.

Je ne me console pas de ne l'avoir pas revu. Mon amitié pour lui s'était accrue, ce dernier soir où je l'ai vu, chez moi, le jour de votre lecture, à cause du ton presque paternel que le vieillissement dans la souffrance donnait à la douceur de sa plaisanterie, et à la forme de son attachement pour vous.

Cette expression si sympathique, se trouva renforcée, le même soir, quand il remonta vous chercher, après vous avoir attendu en bas, vous en souvenez-vous ? - Il revint, la figure si modifiée, que je ne pus m'empêcher de lui dire : " Quel air furieux ! "

Il protesta en souriant doucement, et dit: " Non pas furieux. fatigué ! " Quand, peu après, j'appris qu'il était retombé malade, je sentis que ce malade m'était plus cher qu'il ne m'avait été jusque-là ; bien que j'eusse toujours eu pour lui beaucoup de sympathie, et de goût pour son extraordinaire intelligence, comme de gratitude pour tout ce qu'il vous témoignait. - Et je ne l'ai pas revu !

De toutes façons je regrette bien de ne pas être en état de me rendre auprès de vous, en ce moment, pour vous apporter la douce présence d'un cœur qui vous comprendrait entièrement. Et, aussi, parce que vous devez être accablé de soins qu'il vous avait ôté l'habitude de prendre.

Il est vrai que, depuis longtemps, c'était vous qui vous prodiguiez pour lui.

Pourtant, je puis dire que, les deux dernières fois où je l'ai vu, la veille de votre conférence au théâtre Bour, et le soir de votre lecture à la maison, je le trouvai tout aussi alerte et ardent, à la seule tache qui fut celle de sa vie, et pour laquelle il mérite deux fois d'être loué et regretté.

Je crois que je le comprends bien ; et je serais très heureux de pouvoir parler de lui, un jour, de façon à le faire mieux connaître. Bien que personne n'ait, pour cela, naturellement, autant d'autorité que vous-même, il sera toujours bon que des voix, moins distinctes, disent les répons de ce De profundis.

J'ai bien du chagrin, ce soir, et augmenté du regret de ne l'avoir pas revu !

MARCEL PROUST.

 

Nous sommes profondément affligés de la cruelle perte que vous venez d'éprouver.

            RADOLIN.

 

Cher Ami,

J'ai appris, par Madame de Rohan, avec beaucoup de peine, la mort de ce pauvre Yturri.

Comme je sais le profond chagrin que la perte de ce dévoué ami vous aura causé, je vous envoie mes plus sincères condoléances,

Votre fidèlement attaché.

REYNOSO.

 

Cher Maître et grand Ami,

Je reçois tardivement la triste carte noire, et je veux vous dire ma peine. Le brave cœur qui est parti avait conquis tous ceux qui vous aiment ; et on aimait à l'aimer.

Ma pensée est avec vous qui devez souffrir.

Je suis toujours vôtre, et de toute mon affection.

GEORGES RICHARD.

 

Mon cher Ami,

Le magnifique et cher souvenir que vous m'avez fait remettre, m'est encore une occasion de vous dire toute la peine que j'éprouve de la mort cruelle de notre Yturri, et toute l'affection que j'ai pour vous.

Je le garde, ce souvenir, comme un bijou précieux et parlant, et comme une sorte d'expression du cher Yturri, puisqu'en le portant, il lui a laissé aussi quelque chose de lui-même.

Et., de la haute pensée qui a guidé votre cœur, je vous remercie de toute la force de mon amitié.

Au revoir, mon cher Ami, je vous envoie mes plus affectueux souvenirs et ma vieille admiration.

ALBERT ROBIN.

 

 

Mon cher Comte,

Je suis sûre que vous avez du chagrin. Je m'y assocïe de tout mon cœur.

Tous mes tristes et sincères souvenirs.

LAURIE DE ROTHSCHILD.

 

Mon cher Comte,

La nouvelle du retour à Dieu de Monsieur de Ylurri, si prématurément, à vues humaines ! me surprend douloureusement.

Quelles journées cruelles vous avez dû traverser 1

Mais ce lui aura été un réconfort de recevoir de vous, jusqu'à la fin, tant de témoignages d'affection.

Je sens quelle est votre peine ; laissez-moi m'y associer de tout cœur.

Votre dévoué,

FERNAND DE SCHICKLER.

 

La pieuse fidélité que vous gardez à la mémoire de votre ami, les beaux vers que vous avez écrits à propos de lui, et le tombeau d'un goût souverain, que vous lui avez érigé, vous font le plus grand honneur.

Vous savez que j'aimais sincèrement Yturri, et qui il avait aussi pour moi une réelle sympathie.

SEM.

 

Je ne puis croire, depuis hier, à l'affreuse nouvelle, mon grand ami !

Tant de vie, d'enthousiasme, d'art, de bonté, enlevés d'un seul coup !

Je l'aimais, cet être charmant, dont la sensibilité délicate vous avait si bien compris ; il avait un culte, une dévotion pour tous vos mérites, qui le rendaient précieux à tous ceux qui vous admirent.

A votre brillant contact, il était devenu votre reflet. Sa chaleur éloquente pour toutes les beautés, était l'écho harmonieux de toutes celles qui chantent en vous; il élargissait votre gloire en mettant en lumière tout ce que votre dédaigneuse fierté eût laissé dans l'ombre ; il employait sa force et sa vie à exalter vos louanges ; il communiquait sa foi, et nous l'aimions tous pour le rayonnement qu'il répandait autour de vous.

Pleurons-le, mon pauvre ami, le Ciel ne suscite pas deux hommes pareils, en si peu de jours !

CÉCILE SOREL.

 

Cher Comte et Ami,

La mort de ce pauvre Yturri m'a beaucoup frappé.

C'était un homme de haut goût, un véritable artiste.

Ceux qui ont eu l'honneur de le connaître, ne cesseront de le regretter. Pauvre garçon, comme vous devez le regretter, vous, cher ami ! Comme j'aurais aimé de l'accompagner à sa dernière demeure Hélas ! cela ne m'est pas possible.

A bientôt n'est-ce pas, cher et grand malheureux ami.

ALFRED STEVENS.

 

Mon cher Ami,

C'est de tout mon cœur que je m'associe à votre chagrin ; sachant votre attachement au pauvre Yturri, je sens combien sa disparition doit vous peiner.

Je suis près de vous en pensée, avec une vraie sympathie et je vous serre la main de tout mon cœur.

Comtesse V. DE TALLEYRAND

 

Mon cher Robert,

Je sais quelle affection vous aviez pour Monsieur de Ylurri, et je veux vous dire combien nous pensons à vous, Charley et moi.

La mort de votre ami est, pour vous, une grande perte, et je vous plains bien sincèrement, mon cher Robert.

Croyez à toute mon affection ainsi qu'à notre sympathie.

GENEVIEVE, P. DE TINAN.

 

Condoléance profonde. Courage ! Dieu console.

VAUGHAN.

 

Suivent des cartes, des télégrammes, des lettres de :

Le Comte et la Comtesse Armand, Monsieur et Madame Noël Bardac, le Comte et la Comtesse Brevern de la Gardie, Monsieur et Madame E. Garcia-Mansilla, Monsieur et Madame Georges Goyau, Monsieur et Madame Camille Groult, le Marquis et la Marquise de Lasteyrie, le Général et Madame Mansilla, Monsieur et Madame Otto, Monsieur et Madame Th. Salles, Monsieur et Madame Emile Strauss, Monsieur et Madame A. Trousseau ; - de Mesdames Maria d'Annunzio, A. Arman de Caillavet, Audion, H. Balli, de Bénardaky, la Vicomtesse de Bezolles, Robert de Bonnières, Boué, Brenot, la Comtesse Adhéaume de Chevigné, la Baronne Deslandes, Henry Fouquier, la Marquise de Gabriac, Charles Hale, de Monda, la Comtesse Hubert de Montesquiou, la Marquise de Saint-Sauveur, Seminario, Standish ; - de Mesdemoiselles Louise Breslau, Barney, de Cessac, Palmer; - de Messieurs Adolphe Aderer, Henry Baighères, Jacques Baignères, Bernhard Berenson, de Berny, A. Boulanger-Cavé, le Prince de Brancovan, le Marquis de Brantes, Pierre Onfroy de Bréville, le Baron de Cardaillac, Henri Chabert, J. Dépinay, Guillaume Desouches, Charles Ephrussi, Paul Eudel, Fitz-Henry, le Comte Alexandre de Gabriac, Ange Galdemar, E. de La Gandara, Abel Hermant, Jean Lorrain, F. de Madrazo, R. de Madrazo, Michel Manzi, Paul Mariéton, de Miquel, le Comte A. de Montesquiou, le Comte Louis de Montesquiou, Paul Musurus, A. Rodin, le baron Edmond de Rothschild, André Rouveyre, le Baron Ernest Seillière, le Marquis de Virieu.


 

(1) La réponse à plusieurs de ces lettres a été faite de vive voix.

 

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